“Nous sommes dépendants des autres. La rencontre n’est pas un agrément, une alternative accessoire, elle nous est essentielle, elle modèle notre personnalité; elle est au coeur de l’aventure de notre existence. (…) Elle n’a pas simplement le pouvoir de nous faire découvrir l’amour, l’amitié ou de nous conduire au succès, elle nous révèle à nous-mêmes et nous ouvre au monde. C’est là sa force et son mystère: j’ai besoin de l’autre, de rencontrer l’autre pour me rencontrer. Il me faut rencontrer ce qui n’est pas moi pour devenir moi”

— Charles Pépin

Vous le savez, j’affectionne particulièrement les livres. Si j’ai délaissé mes chroniques, ce fut pour m’absorber dans des ouvrages de coaching plus techniques, en particulier en PNL (programmation neuro-linguistique).  Je reviens ici à mes premières amours puisque Charles Pépin est l’un des premiers auteurs que j’ai présentés avec « Les vertus de l’échec », ouvrage que j’ai ensuite conseillé et prêté à de nombreuses reprises.  Cette fois, c’est une cliente qui m’a parlé d’un de ses livres; ce qui m’a immédiatement donné envie de le lire.  Pépin clôture sa trilogie (« Les vertus de l’échec », « La confiance en soi ») avec ce dernier ouvrage « La rencontre ».

Il ne pouvait mieux exprimer ce que je ressens à l’occasion de certains accompagnements.  Je vais être honnête, je n’ai pas l’impression de rencontrer chacun de mes clients au sens où Pépin l’entend.  Mais parfois, la magie s’opère.  Peut-être comme il le dit, parce qu’il y a alors « cette impression, au coeur du hasard, d’un rendez-vous avec ce qui n’est pas fortuit: le sentiment d’évidence est tel que l’accidentel prend soudain l’apparence du destin »

C’est notamment ce qui s’est passé avec Marie, dont je publie le témoignage ci-dessous.  Cela fait peut-être 10 ans que nos routes se sont croisées pour la première fois, dans le cadre universitaire (elle, étudiante et moi, assistante, âgée seulement de quelques années de plus qu’elle). La confiance qu’elle m’a témoignée en me choisissant pour l’accompagner dans les défis qu’elle désirait atteindre fut l’une des clés de la réussite de son trajet de coaching, mais certainement pas la seule. Une connexion quasi immédiate s’est installée entre nous, ce qui a favorisé une forme de lâcher prise chez elle, d’ouverture totale au changement, et bien vite, la spirale de transformation s’est enclenchée.

C’est avec émotion que je reprends cet extrait de son témoignage: « Je ne pense pas que je serais la femme que je suis aujourd’hui si je n’étais pas venue vous voir. Je n’aurais pas cette confiance. Mine de rien les discussions que l’on a eues, les exercices que l’on a faits, les lectures que vous m’avez conseillées ont profondément changé la manière dont je suis au monde et avec les autres ». C’est certainement le plus beau cadeau que je puisse recevoir: constater qu’au-delà de l’atteinte de ses objectifs, Marie s’est transformée en profondeur, « dans sa manière d’être au monde ».  Ce constat rejoint celui de Pépin,  « telle est la véritable force de la rencontre: une puissance de changement ».

La philosophie de Hegel nous éclaire sur les raisons pour lesquelles rencontrer un autre que nous-même peut nous conduire à changer: « pour progresser, il faut rencontrer un autre que soi.  (…) Il faut se confronter à une autre conscience pour, contre sa différence, apprendre à se situer, connaitre sa valeur et progresser. (…) Sans confrontation à l’altérité, comment savoir où nous en sommes, comment savoir qui nous sommes ? ».

Le coach fait également figure d’altérité par le miroir qu’il renvoie au client qui place sa confiance en lui. En reformulant, confrontant et questionnant il met en lumière des mécanismes inconscients, des peurs, des blocages, des croyances.  Si le client est ouvert à ce que le coach lui renvoie, les conditions sont réunies pour que que le changement opère.  Les exercices proposés ne sont alors qu’un soutien à une transformation qui a déjà commencé à opérer.

Et vous ? quelles sont les rencontres qui ont modifié votre manière d’être au monde ?
Quels ont été les ingrédients de cette transformation ?